Trois ans d'existence seulement et le trio originaire de Saintes (FR) atteint déjà des sommets. Leur musique traduit l'insolence créative et nourrit le feu de leur jeunesse, créative et insolente. Entre post-rock et noise, leurs alizés soufflent du punk-kraut, du math-rock, appuyés par des cris et des paroles remplies de poésie.
Aucun obstacle ne saurait s’opposer à une telle concentration d’énergie, d’enthousiasme et de créativité. Issu d’horizons musicaux radicaux, Lysistrata parvient à transcender les étiquettes post-hardcore, post-rock, math rock ou noise, avec autant de spontanéité que de savoir-faire.
Après un passage mémorable aux Transmusicales de Rennes en décembre 2016, le jeune trio de Saintes (France), a remporté le Prix Ricard S.A Live Music 2017 puis le Prix du Jury des Inouïs du Printemps de Bourges 2017.
L’expérience est connue : pour prouver la nature électrique de la foudre, Benjamin Franklin se mit en tête, au mépris de sa santé, de la faire tomber sur un cerf-volant. Tout Lysistrata tient dans cette tentative de dompter une puissance élémentaire : dans sa candeur, dans son ambition, mais aussi dans la manière dont l’anecdote s’est progressivement changé en mythe.est progressivement changé en mythe.
Ce chemin de la note de bas de page au gros titre, le power trio de Saintes est en train de le parcourir à toute allure. Il vient, après une prestation remarquée aux Rencontres TransMusicales de Rennes en décembre 2016, d’être consacré par le Prix Ricard S.A. Live Music et le Prix du Jury des Inouïs du Printemps de Bourges 2017.
De quoi mettre à l’épreuve sa volonté de décloisonner des musiques à dominante instrumentale qui, généralement, vivotent entre les murs humides de lieux de concerts souterrains. À savoir la noise, le post-hardcore, le math-rock et le post-rock, dont Lysistrata revisite l’abécédaire à la faveur d’un courageux changement de paradigme : chez Ben (batterie), Théo (guitare) et Max (basse), ce n’est pas tant au second degré que se conjuguent l’asymétrie, la dissonance et l’écriture loud quiet loud codifiée par Sonic Youth et consorts, mais avec une sensibilité caractéristique de leur jeune âge – laquelle s’exprime jusque dans le nom du groupe, emprunté à une comédie d’Aristophane plutôt que pioché dans un catalogue de bricolage.
Nés sous le signe du Do It Yourself (ils réalisent eux-mêmes leurs clips et pochettes), les membres de Lysistrata ont à peine la vingtaine, ce qui ne les empêche pas d’afficher une maturité digne de leurs influences. Leur EP Pale Blue Skin, les voit ainsi évoluer aux confins des cataclysmes émotionnels d’Explosions in the Sky, de la fougue déstructurée d’At the Drive-in et des rites à danser ludiques de Battles.
Leur enthousiasme fait le reste : après un hôpital désaffecté (théâtre de leur première session filmée avec Ricard S.A Live Music pour la finale de son Prix), c’est au cœur d’un hangar à Bordeaux, d’un entrepôt de stockage en région parisienne puis au Beam Studio de Montreuil, qu’ils ont recapturé en prise directe l’énergie live dont suinte ce Pale Blue Skin. Enregistré et mixé par Romain Della Valle, producteur et membre du groupe Stuck In the sound, il a été masterisé à New York par le célèbre Alan Douches, qui a travaillé avec le monument hardcore Converge comme les génies pop d’Animal Collective. Preuve, si besoin était, que Lysistrata est un groupe tout-terrain.