Un duo comme un moteur à contrastes - deux aspects autonomes qui, réunis, deviennent synergiques ; qui avancent en cherchant à s’enfoncer sans toujours s’agripper aux repères rassurants, sachant qu’une fois introuvables iels peuvent découvrir ce qu’iels cherchent vraiment. Un groupe habité par le processus jusqu’au high-five intégral. Christophe (Organ Mood, feu doux, Chocolat) et Ariane : Lesser Evil. Suite à un EP homonyme paru en 2018, le duo dévoile en octobre 2022 Subterranean, son premier long-jeu, pour lequel il n’a pas craint l’élégance ni le bruit : une panacée autant cryptique que diaphane, syncrétique de dark pop, de trip-hop, d’electronica et de rock expérimental. Lesser Evil, c’est fait pour être écouté fort quand les heures n’en sont plus - pour revenir au point de départ : celui de s’enfoncer pour se retrouver.
Un duo comme un moteur à contrastes - deux aspects autonomes qui, réunis, deviennent synergiques ; qui avancent en cherchant à s’enfoncer sans toujours s'agripper aux repères rassurants, sachant qu’une fois introuvables iels peuvent découvrir ce qu’iels cherchent vraiment. Un groupe habité par le processus jusqu’au high-five intégral. Christophe (Organ Mood, feu doux, Chocolat) et Ariane : Lesser Evil.
Pour le bref tracé chronologique : se connaissant depuis l’enfance, il aura fallu une trentaine d’années avant qu’iels ne collaborent ensemble, d’abord sur le projet de l’une pour finalement réaliser qu’ils façonnaient tangiblement quelque chose en duo. Ce premier pan de travail s’est étalé à travers deux étés dans un studio bricolé à même un VR « off-grid » où l’ascétisme des outils (un laptop, un synthé, quelques morceaux de drum) contribuait à la singularité des possibilités. La production leur était un instrument en soi : ce n’était pas les accessoires utilisés qui définissaient le ou les genres musicaux d’une pièce, plutôt la base de la chanson - le texte et la mélodie - qui en déterminait le sens et la charge émotive. Un florilège d'inconscient, de solitude, de sabotage, de deuil, de méchanceté, de culpabilité et de transcendance, chiné de beats lourds et de grooves pliés, aux arrangements sombres, entrelacés, saturés, vastes - une affaire de contrastes avec une propension pour le clair-obscur et le doute éclairé. Avec peu de modus operandi mais semblablement enlignés, iels se sont refaits un cycle circadien dans des journées qui ne finissaient plus, opposant une quête d’absolu au quotidien évacué : pour une panacée autant cryptique que diaphane, syncrétique de dark pop, de trip-hop, d’electronica et de rock expérimental. Des directions probantes à chaque fois, des élans pour mieux s’égarer - au point de douter d’un retour tellement les idées semblent hors de portée - afin de s’amender et de développer l’assurance nécessaire pour encore mieux revenir (i.e. l’approche « German Forest »).
Issue d’un dense premier parcours, un EP homonyme paraît en 2018 sous le label Cult Nation, permettant à Lesser Evil de se produire au FMEAT l’année suivante et en première partie d’une tournée de Suuns en 2021 - des lives appuyés de consorts, alliant les options insondables de la musique électronique à l’intensité de l’instrumentation conventionnelle, misant sur une interaction autant libre que minutieuse.
Et la suite est en chantier depuis le début, avec, toujours, le vaste processus signifiant susmentionné en son giron : des chansons originelles et récentes constitueront Subterranean, premier album indépendant prévu pour octobre. Cette prochaine collection a été élaborée encore en périphérie des grands centres mais aussi dans quelques studios, cette fois-ci augmentée par la présence de quelques collaborateurs (le petit cast de Warren C. Spicer, Simon Trottier, Mishka Stein, Maxime Gosselin et José Major). Le duo s’y est affairé à user de moyens traditionnels pour les désacraliser en les traitant de façon dissidente (charcuter une session fraîche, jouer plus vite en studio pour ensuite ralentir la pièce sur ruban et al.).
En résulte un album per se, dans lequel iels ont tout mis au cas où ce soit leur seul et pour lequel iels n’ont pas craint l’élégance ni le bruit. Subterranean, c’est fait pour être écouté fort quand les heures n’en sont plus - pour revenir au point de départ : celui de s’enfoncer pour se retrouver.
[...] le duo propose ici quatre chansons captivantes, toutes menées par un désir d’expérimentation poussé et visiblement étoffé. Dans un genre difficile à établir, quelque part entre electronica et synth-pop psychédélique, Lesser Evil tisse un décor hypnotique et enveloppant, qui rappelle certains des meilleurs moments du chef-d’oeuvre Third de Portishead.
Olivier Boisvert-Magnen, Voir[...] dark, mysterious, and smoky, pulling from surf, psych, ’60s orchestral pop (Lee Hazlewood, Scott Walker), jazz, and other sounds you could imagine David Lynch smoking to. Singer Ariane M has the perfect voice for this kind of stuff that sounds vintage and modern simultaneously. Lesser Evil are reminiscent of a lot of artists — Broadcast, Portishead, Roisin Murphy to name three — without ever actually sounding like them. No small feat.
Brooklyn Vegan